"Devenir végane a été plus simple que je l'imaginais"
Mars 2021
Ce samedi 20 mars est placé sous le signe de la Journée sans viande. L'occasion d'ouvrir ses papilles et son esprit et de s'essayer au végétarisme... voire, pourquoi pas, au véganisme. C'est notamment le cas de Cécile et de Lucie, qui ont profité du défi "Veganuary" pour devenir véganes. Un choix qu'elles ne regrettent pas.
"Cela faisait des années que je mangeais de moins en moins de viande, à la fois pour ma santé, mais aussi parce que j'appréciais de moins en moins le goût. J'étais par ailleurs intriguée depuis un petit moment par le véganisme. J'ai donc profité du Veganuary pour modifier mes habitudes alimentaires. Très vite, j'ai constaté que passer au véganisme a été plus simple que je ne l'imaginais", témoigne Lucie, devenue végane au moins de janvier (et qui compte bien le rester).
Végétarienne de longue date, Cécile a elle aussi profité du Veganuary pour se lancer dans l'aventure : "Quand j'étais adolescente, j'avais déjà tenté de devenir végane. Mais je disposais à l'époque de peu d'informations, et j'avais perdu beaucoup de poids car je ne savais pas exactement comment m'y prendre pour combler les carences. Aujourd'hui, c'est plus facile car on est beaucoup mieux informés sur le sujet", nous raconte celle qui est depuis devenue cuisinière professionnelle.
"Le fromage, c'est le produit qui me manque le plus !"
Innover, remplacer, varier... Les premiers défis à relever pour les personnes qui se lancent dans un régime végétalien gravitent autour des fourneaux. Challenge relevé haut la main par Lucie : "À la maison, on a appris à cuisiner différemment : omelette à la farine de pois chiche, gâteau sans oeufs... J'ai été agréablement surprise, cela m'a vraiment donné envie d'aller plus loin dans l'expérimentation culinaire. De manière globale, mes enfants veulent manger des produits vegans, surtout si cela signifie que l'on cuisine ensemble".
Même son de cloche pour Cécile : "Je me suis beaucoup inspirée des recettes suggérées par L214, très variées et savoureuses. Je trouve ces recettes très simples et je suis convaincue qu'elles sont à la portée de tout le monde", assure la cuistot.
Mais une fois hors de la maison, le problème peut s'avérer un peu plus épineux. Dans une enquête OpinionWay réalisée pour la marque Beendi en 2020, 74% des sondés expliquent ressentir une gêne à "imposer" leur régime végétarien ou vegan de peur d'être jugés "négativement" par leurs proches.
Le genre d'obstacle que Lucie préfère contourner, en optant pour le compromis : "Si je reçois des amis à la maison, je cuisine vegan et c'est en général bien perçu. Mais quand je suis invitée, je m'adapte au menu et je deviens végétarienne pour la soirée", plaisante-t-elle.
Devenir vegan, c'est aussi renoncer à certains plaisirs, argueront certains. "Le fromage, c'est le produit qui me manque le plus ! J'ai arrêté le yaourt, et je consomme parfois de la charcuterie végétale", avoue Lucie.
Cécile, elle, appréhende les choses sous un autre angle. "J'ai remarqué que, souvent, les gens ne comprennent pas pourquoi les personnes qui ont adopté un régime vegan cherchent des alternatives types faux-mage ou viande végétale. C'est une critique très répandue, alors que beaucoup de gens choisissent de ne plus manger de produits d'origine animale non pas pour des questions de goût, mais d'éthique. Pour ma part, je ne suis pas du tout dans la recherche constante d'alternative à ces produits, même s'il m'arrive parfois d'en consommer. Car, ce qui est génial avec le veganisme, c'est l'horizon très large des recettes que l'on peut explorer.".
Instaurée aux États-Unis en 1985, la Journée sans viande (à l'origine MeatOUtDay) connaît un regain d'intérêt depuis ces dernières années. Et pour cause : le nombre de végétariens et de vegans ne cesse de grossir. D'après les chiffres d'une étude réalisée en 2019 dans quatre pays d'Europe (France, Espagne, Angleterre, Allemagne) par le Crédoc, la proportion de végétariens s'élèverait à environ 5,6% dans chaque pays (5,2% en France). Une proportion qui reste donc encore marginale, mais en constante progression.
D'autant que si tout le monde ne prend pas le parti de renoncer définitivement à la viande, nombreuses sont les personnes qui tentent de diminuer leur consommation de viande, que ce soit par souci du bien-être animal et/ou par conviction écologique ou encore pour des raisons de santé.
Les aliments entièrement dépourvus de produit d'origine animale (et donc vegans) connaissent eux aussi un engouement certain, avec un chiffre d'affaires en hausse de 24% pour l'année 2018 (380 millions d'euros) dans les grandes et moyennes surfaces françaises, selon des estimations de l'institut d'études Xerfi.
Le succès croissant du défi "Veganuary" lancé en 2014 en Angleterre représente une preuve supplémentaire de cet engouement pour le véganisme. Le principe est simple : adopter un régime végétalien pendant tout le mois de janvier (traditionnellement associé aux bonnes résolutions). L'objectif étant bien sûr d'être séduit par ce mode de vie et de l'intégrer durablement dans son quotidien. En janvier 2021, 582.530 personnes dans le monde ont participé au défi, dont plus de 10.000 Français, indique l'association L214 qui a porté le projet dans ce pays.
Novak Djokovic explique les raisons de son alimentation végétalienne
Février 2020
Bien que les préférences alimentaires de Novak Djokovic soient bien connu et qu'il s'y soit accroché depuis plus de quatre ans et demi, le Serbe a dévoilé, au cours de l'Open d'Australie de cette année, qu'il a été soumis à un examen minutieux en raison de son régime complètement végétalien.
Le numéro 1 mondial avait également ajouté que de nombreuses personnes - y compris certains de ses proches - doutent qu'il puisse continuer avec ce genre de régime. Cependant, durant sa conférence de presse après sa victoire au quatrième tour de l'AO, l'éventuel champion a expliqué que son alimentation marche, et qu'est basée sur un objectif éthique plus élevé.
«Je suis très heureux que mon régime soit à base de plantes et de jouer à ce niveau depuis quatre ans et demi. Il y a eu beaucoup de critiques, les gens autour de moi ne pensaient pas vraiment que je pouvais faire ça, il y avait beaucoup de doute et de points d'interrogation, j'ai traversé différentes phases d'adaptation au nouveau style de vie.
C'est un style de vie, pas seulement un régime alimentaire, car vous avez aussi des raisons éthiques, étant conscient de ce qui se passe dans le monde animal, de l'abattage des animaux et de l'élevage et tout, qu'il y a aussi un impact énorme sur le changement climatique dont les gens ne parlent peut-être pas autant.
C'est plus qu'une raison de performance pour moi, c'est un style de vie, c'est une approche, c'est quelque chose dont je suis vraiment fier et j'espère que cette communauté grandira encore plus.
J'espère pouvoir inspirer d'autres athlètes qu'il est possible de se nourir à base de plantes et de bien récupérer, d'avoir de la force, d'avoir des muscles. Je ne suis pas un haltérophile, bien sûr, mais j'ai un équilibre optimal entre la force et la puissance et la vitesse ... Rien ne semble manquer. Je continuerai à apprécier ça. »
Maltraitance animale : le combat de David Hallyday contre la captivité des espèces
Alors que les députés débattent mardi d'une proposition de loi contre la maltraitance animale, David Hallyday explique à Europe 1 pourquoi il s'est engagé contre ce phénomène protéiforme. "Il est grand temps de se soucier de tout ce qui nous entoure, y compris la souffrance animale", défend-il. INTERVIEW
L'Assemblée nationale débat mardi d'une proposition de loi de la majorité contre la maltraitance, en écho aux préoccupations de la société et alors qu'un Français sur deux possède un animal de compagnie. D'après le baromètre Ifop pour la Fondation 30 Millions d'Amis, près de 7 Français sur 10 (69%) considèrent que les animaux sont mal défendus par les politiques. Les parlementaires sont donc "sous la pression de l'opinion", estime l'institut. D'autant que des personnalités prennent position, à l'instar de David Hallyday, qui explique au micro d'Europe 1 pourquoi il défend la cause animale et combat la captivité. "Quelque chose qui m'est cher"
"Depuis que j'aime les animaux, c'est-à-dire depuis que je suis tout petit, je me positionne en tant que défenseur de mon environnement et des animaux", affirme le chanteur. "Ce n'est pas nouveau. Je l'ai fait en musique et en chansons de nombreuses fois." Au point, d'ailleurs, de mentionner sur ses réseaux sociaux qu'il est un "activiste" de cette cause. "C'est clair que ça fait partie de ma vie. Je donne ma voix, je fais des actions, je ne mange pas d'animaux, donc je respecte totalement ce que je dis. C'est quelque chose qui m'est cher", défend-il.
En janvier 2020, le chanteur avait posé pour une campagne de l'association Peta contre la présence des animaux au sein des cirques. "Pour les animaux, le cirque est une prison. Brisons leurs chaînes", était-il inscrit sur l'affiche, montrant l'artiste chaînes aux poignets pour dénoncer ce phénomène.
Pour David Hallyday, il est "grand temps de se soucier de tout ce qui nous entoure, y compris la souffrance animale". Et alors que le Parc Astérix a annoncé la fermeture de son delphinarium, ouvert en 1989, le musicien insiste sur l'importance "des repositionnements, c'est-à-dire où vont les animaux, où on les emploie. Il y a tout le suivi qui est aussi important que l'action." Adaptation selon les espèces
Ce suivi passe notamment par des actions adaptées à chaque espèce. "Les animaux sauvages qui sont nés dans un milieu captif, on ne peut pas les remettre dans la nature. Je suis pour que l'animal sauvage vive dans son environnement, quoi qu'il arrive. Maintenant, on le voit avec les dauphins qui sont nés en captivité, il y en a certains qu'on ne peut pas relâcher parce qu'ils n'ont pas l'instinct de l'océan."
La question de la sensibilisation des jeunes publics avec des animaux se pose également : "Il y a des espèces qu'on peut garder dans des lieux appropriés, en enclos. Ce sont des espèces qu'on ne peut pas remettre dans la nature", assure le chanteur et activiste, d'après qui "on est beaucoup plus sensibilisés aujourd'hui" qu'avant à la cause animale.
Europe 1 Par Thibaud Le Meneec - Janvier 2021
Plaidoyer pour les animaux
Paris Match | Publié le 16/03/2019 Anne-Cécile Beaudoin
Eleveurs ou « saigneurs », ils ne supportent plus la violence des abattoirs où ils ont travaillé. Et dénoncent les conditions réelles de la mort industrielle
Mauricio « déchausse » les veaux, afin que leurs sabots soient transformés en friandises pour chien. Il ôte aussi la moelle épinière des bovins, interdite à la consommation depuis la crise de la vache folle. Employé à l’abattoir de Limoges de 2010 à 2017, il trime jusqu’à douze heures par jour, sans que la chaîne s’arrête, pour 1 100 euros net par mois. « Une fois que tu as pris ton poste, il n’y a pas de limite. Tu piétines dans la merde à longueur de journée et on te fait bien comprendre que tu en es une toi-même. La cadence nous tue et nous pousse à faire n’importe quoi. Les animaux sont terrifiés. Souvent, ils gardent la tête baissée comme s’ils étaient résignés et acceptaient la mort. Certains se battent jusqu’à la dernière seconde, les plus âgés se laissent tomber de tout leur poids et refusent obstinément d’avancer malgré les coups de bâton et les décharges électriques. Travailler en abattoir, c’est accepter d’avoir le corps en miettes et des cauchemars qui t’assaillent toutes les nuits, ne te laissant aucun repos. »
Parce qu’il veut pouvoir élever ses enfants décemment, Mauricio s’accroche. « Beaucoup d’entre nous boivent et se cament. Il faut tenir, c’est tout. » Jusqu’au jour où on le place à la boyauderie. Devant lui, une grosse poche informe arrive sur le tapis roulant, suivie de plusieurs autres, dont il doit vider et jeter le contenu à la poubelle. Problème : le contenu, ce sont des fœtus de veau, sortis du ventre de vaches tuées quelques minutes avant. Le choc. Il prévient son supérieur, qui lui répond qu’aucune loi n’interdit l’abattage des vaches gestantes : « Fais ton boulot et si tu n’es pas content, dégage ! » Nous sommes en février 2016. L214 vient de diffuser des images insoutenables de l’abattoir du Vigan. L’association, fondée en 2008 par Brigitte Gothière et Sébastien Arsac, compte 70 salariés. Ils ne font pas partie des plus radicaux, qui cassent les boucheries. Eux, leur arme, c’est l’information. En dix ans, ces redoutables lanceurs d’alerte ont rendu publiques une cinquantaine d’enquêtes menées dans des élevages et des abattoirs de toute la France. Les humains ont ainsi redécouvert que les animaux avaient des nerfs pour ressentir la douleur et des yeux pour pleurer. Mauricio contacte l’association ; elle le munit d’une caméra cachée. Ses vidéos seront relayées dans tous les médias. Il accepte de témoigner à visage découvert. Il ne retournera jamais à l’abattoir. Aujourd’hui, l’ancien ouvrier, toujours sans emploi, ne regrette pas son témoignage. « Certains jours, j’ai l’impression d’avoir donné un coup d’épée dans l’eau. Mais je veux croire à une prise de conscience collective. » Du calvaire des bêtes naît celui des hommes.
On doit tuer sans agonie
Martial en a fait les frais. Inspecteur des services vétérinaires en Haute-Savoie durant treize ans, il voulait « améliorer les choses, à [son] petit niveau ». En France, 2 021 agents sont chargés d’assurer la sécurité sanitaire et la protection des animaux abattus. Ils les examinent à l’arrivée, contrôlent abats et carcasse pour y placer l’estampille autorisant la consommation. « Mais, entre ces inspections ante et post mortem, deux étapes ne sont pas contrôlées systématiquement, faute de temps : l’étourdissement et la saignée, explique Martial. A ma connaissance, aucune étude n’a été faite sur la perte de sensibilité que sont censés induire le pistolet à tige perforante, les chocs électriques ou l’asphyxie au CO2. Dans les abattoirs que j’ai connus, les animaux reprenaient conscience presque systématiquement avant d’être saignés. Je ne remets pas en cause la consommation de viande, mais on doit tuer sans agonie et, donc, revoir les méthodes d’étourdissement. » Il pense qu’il faudrait mettre au point un système robotique capable, d’un tir à la précision chirurgicale, de sectionner la moelle épinière au niveau des deux premières vertèbres cervicales. « Cela entraînerait une insensibilité totale et permettrait ensuite une saignée sans souffrance. J’en ai fait part à ma hiérarchie, on m’a taxé de chochotte. Il ne fallait pas entraver commercialement le fonctionnement des abattoirs. Ce qui m’a aussi marqué, ce sont les veaux et les chevreaux, parqués avant d’être abattus. Affamés après les longues heures de transport, ils pleurent comme des bébés et cherchent à téter nos doigts… J’ai démissionné, je suis désormais consultant en sécurité alimentaire. »
En 2016, une commission d’enquête est mise en place par l’Assemblée nationale ; les abattoirs sont audités. Résultat : 80 % présentent des non-conformités. En janvier 2018, les députés votent l’obligation d’y installer des caméras. Finalement, elles seront expérimentées pendant deux ans, et seulement dans les établissements volontaires. Carrefour a pris les devants, annonçant que les 84 abattoirs qui fournissent la marque seront inspectés, et qu’à terme le contrôle vidéo sera développé. « Cela reviendrait à dire que les femmes et les hommes qui œuvrent dans les entreprises françaises ne font pas, ou mal, leur travail. Nous ne pouvons tolérer cela ! » a prévenu la filière dans une tribune diffusée le 28 janvier dernier.
La multiplication des scandales alimentaires, la sensibilité accrue au bien-être animal et à l’écologie poussent les Français à se détourner des produits carnés : la consommation de viande a chuté de 12 % en dix ans, indique une étude du Crédoc datée de septembre 2018. Plus d’un quart des Français sont flexitariens (consommation de viande occasionnelle), et les produits végétariens et végans fleurissent dans tous les supermarchés. Leur vente a augmenté de 24 % en 2018, générant un chiffre d’affaires de 380 millions d’euros, selon les données publiées en janvier 2019 par l’institut d’études Xerfi. Même Herta, le roi de la saucisse, propose sa gamme de steaks végétaux.
Afin de répondre aux attentes sociétales, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation promet de renforcer sa stratégie pour le bien-être animal. « La loi promulguée le 1er novembre 2018 comporte plusieurs mesures, décrit Claire Le Bigot, sous-directrice de la santé et de la protection animales au ministère. Le délit de maltraitance en élevage a été étendu aux activités de transport et d’abattage. Chaque abattoir doit désigner son responsable de la protection animale, qui sera couvert par un statut de lanceur d’alerte. On ne peut plus ouvrir de nouveaux bâtiments de poules pondeuses en cages… Nous avons aussi entamé un grand nombre d’actions. Nous planchons, par exemple, sur des techniques alternatives à la castration des porcs à vif. Et nous mettons au point une méthode qui permettra de ne plus broyer les poussins mâles vivants. Il s’agira de déterminer, par photographie de l’œuf, le sexe de l’animal. Nous mettons également l’accent sur la formation des employés afin d’enrayer le turnover qui touche particulièrement la profession. »
Tout processus de déni ne change, hélas, pas la réalité
Dans un rapport commandé par le ministère de l’Agriculture, l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) pointe les cadences (en Bretagne, des établissements abattent jusqu’à 900 cochons par heure !), la pénibilité, mais aussi les risques psychosociaux qui n’ont jamais été pris en compte. « Les employés développent un mécanisme d’autodéfense, explique Anne-Marie Nicot, coauteur du rapport. Ils parviennent à se convaincre qu’ils ne manipulent pas du vivant mais des cartons. Tout processus de déni ne change, hélas, pas la réalité. Et quand elle revient, c’est violent… Il y a pourtant des mosaïques de solutions que nous pourrions mettre en place en fonction des territoires. Des acteurs ont déjà commencé à s’engager dans le développement de nouveaux modèles. » Elle cite l’exemple de 131 éleveurs des Hautes-Alpes qui, regroupés en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), ont repris l’abattoir de Guillestre, condamné à la fermeture. Dix d’entre eux ont été formés pour abattre les bêtes un jour par semaine, au rythme d’environ 42 ovins, 4 bovins et 3 porcs. « Ils sont tués le matin même de leur arrivée, sans stress, car les éleveurs connaissent le comportement de leurs animaux, précise Bénédicte Peyrot, présidente de la SCIC. La fin de la journée est l’occasion de se retrouver pour partager un moment de convivialité. Cela n’existe pas dans les systèmes intensifs. »
Pendant ce temps, Alexandre*, 25 ans, dépiaute des vaches dans un des 960 établissements de l’Hexagone. Pas de bagage scolaire, une période de chômage, une famille à nourrir et aucune expérience dans la filière viande. Quand, un matin, la boîte d’intérim l’a envoyé à l’abattoir, il n’a pas flanché. On l’a aussitôt installé derrière la chaîne, dans l’odeur âcre du sang, des graisses et des déjections. Il n’avait jamais tenu un couteau de boucher, les anciens lui ont montré. Son job : enlever le foie, les poumons, le cœur et les rognons… en moins d’une minute et demie ! Tenir le rythme, résister à la pression de la hiérarchie qui demande toujours plus… Alexandre serre les dents. Pour l’instant, il n’a pas le choix. Mais il promet : « Dès que je le peux, je partirai. Et je témoignerai à visage découvert de ce qui se passe derrière ces murs. »
* Le prénom a été changé.
A lire : « La face cachée de nos assiettes », par L214 et Eyes on Animals, éd. Robert Laffont.
« Ma vie toute crue », par Mauricio Garcia-Pereira, éd. Plon.
Hugo Clément : « Manger de la viande, est-ce que ça vaut le coup ? » Après Aymeric Caron, c'est au tour du journaliste Hugo Clément, végétarien depuis plus d'un an, de nous inviter à nous questionner sur notre consommation de viande. Propos recueillis par Pauline Ducousso - Publié le 02/03/2019 | Le Point.fr
Faut-il rester carnivore ? Pour le journaliste Hugo Clément, âgé de 27 ans et devenu végétarien il y a un an et demi, la réponse est clairement « non ». Dans son livre manifeste Comment j'ai arrêté de manger les animaux (Seuil), la tête de gondole de Konbini News expose les raisons qui l'ont poussé à modifier son régime alimentaire. Il saisit le lecteur avec des chiffres et faits relatifs à la souffrance animale et à l'impact dramatique de l'élevage et de la pêche industriels sur notre environnement. Pas moins de 287 millions de bovins sont tués chaque année dans le monde pour être mangés. L'élevage est responsable de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un peu plus que le secteur des transports.
Selon Hugo Clément, c'est en nous informant davantage sur les dégâts de notre consommation que nous prendrons conscience de cette situation d'urgence. Un moyen de freiner, voire de mettre un terme, à la pêche et à l'élevage intensifs. Entretien.
Le Point : Pourquoi ce livre sur votre conversion au végétarisme ?
Hugo Clément : Il y a 2 ans, j'étais encore un gros consommateur de viande et de poisson. Je n'avais pas du tout conscience de l'impact de mon mode de vie alimentaire et j'étais même assez réfractaire à tous les questionnements autour du végétarisme et du véganisme. Le déclic, c'est quand j'ai découvert un certain nombre de chiffres relatifs à l'élevage, l'abattage et la pêche, industriels. Ma conversion au végétarisme n'est ni émotionnelle ni liée à l'image d'un abattoir ou résultant d'un amour démesuré pour les animaux. Deux chiffres m'ont particulièrement marqué : 3 millions d'animaux sont abattus chaque jour en France et 70 % de la surface agricole mondiale est monopolisée par l'élevage. Mon livre veut informer les gens de données et de faits que je ne connaissais pas, de les amener à réfléchir, de dédramatiser la conversion au végétarisme et de déconstruire tous les mythes autour de la viande. Mon objectif n'est pas du tout d'être moralisateur. Je ne cherche pas à culpabiliser les omnivores. D'autant plus qu'ils représentent l'écrasante majorité de la population et que la plupart des végétariens ont été carnivores.
Vous avancez pourtant que « la quasi-totalité de la viande que vous consommez est issue d'un système intensif qui fait mener aux animaux une vie d'une tristesse infinie, faite d'innombrables souffrances physiques et psychologiques ». Certains lecteurs peuvent se sentir coupables…
J'ai simplement eu envie de partager mon expérience. La voiture est, selon moi, un parallèle intéressant. On ne se sent pas coupable de la pollution causée par la voiture parce qu'on le sait. De même lorsque l'on prend l'avion ou qu'on jette un papier dans la rue. Ce n'est pas pour autant que les gens ne prennent plus ni la voiture ni l'avion. La première étape est d'accepter que la consommation de viande et de poisson en grande quantité ait un impact catastrophique sur la planète et sur la vie de milliards d'êtres vivants. C'est un fait. Mais cela ne veut pas dire que l'on doit se sentir coupable. Autre exemple : je porte des baskets qui ont probablement été fabriquées en Chine ou à Taïwan et je sais que leur conception est issue d'un système où le droit des travailleurs n'est pas respecté. Peut-être même que certains enfants travaillent dans ces usines. Peut-être aussi que les teintures utilisées ont un impact sur l'environnement local désastreux. Personne n'est exemplaire. Je ne le suis pas. Je fais des vols long-courriers pour mon travail, donc j'ai un bilan carbone sûrement plus élevé que la moyenne des Français. Mais l'important, c'est d'avoir conscience de cette situation d'urgence et de pouvoir agir à son échelle. Je pense que la consommation de viande et de poisson est le domaine dans lequel il est le plus facile d'agir et dont les effets sont les plus concrets. Arrêter d'en consommer est « simple » à appliquer et a un impact immédiat sur l'environnement tout aussi important que cesser d'utiliser les moyens de transport polluants.
L'automne dernier, vous vous êtes infiltré de nuit au cœur d'un élevage industriel de porcs, avec quatre militants animalistes de l'association Direct Action Everywhere…
Dans « ces usines de la mort », j'ai été frappé par l'incroyable violence visuelle de cet univers concentrationnaire. Une violence mécanique et froide. Puis le bruit métallique, l'odeur nauséabonde de sang et la chaleur étouffante. Des dizaines de truies enfermées dans des cages minuscules qui cisaillent leurs corps et où elles ne peuvent même pas se retourner. Des cadavres et des porcelets en train d'agoniser au milieu des allées. Les cochons eux aussi ne voient jamais la lumière du jour et sont entassés sur des caillebotis, des grilles à travers lesquelles passent les déjections. Voilà la vie quasi quotidienne de la totalité des cochons que l'on mange.
La promesse électorale d'Emmanuel Macron d'une mise en place de la vidéosurveillance dans les abattoirs n'a pas été tenue. Que préconisez-vous pour faire réagir les responsables politiques ?
Les femmes et les hommes politiques seront obligés dans quelques années de répondre à ces questions-là. Parce que le niveau d'information des gens augmente. Les associations comme L214, qui font fuiter des vidéos, y participent largement. Certes, il y a encore des résistances économiques, mais il faut continuer à informer. Ce n'est pas avec de grands discours moralisateurs mais avec la massification de l'information du grand public que les responsables politiques vont être pris à partie par l'opinion et être obligés d'agir. Chaque personne a les moyens d'être plus efficace qu'un politicien. Si une part importante des consommateurs décide de ne plus participer à l'élevage intensif en cessant de donner de l'argent à ces industries, le poids des lobbies sera de moins en moins fort. Et les politiques seront alors obligés de fléchir leur position sur la reconnaissance des droits des animaux. Le philosophe Peter Singer l'assure : « L'industrie de la viande n'a pas besoin de votre approbation, mais de votre argent. »
Vous cherchez aussi à dénoncer les conditions de travail inhumaines des « ouvriers d'abattoir »…
Oui, ils sont les premières victimes de ce système. Aujourd'hui, c'est probablement un des métiers les plus difficiles du monde occidental. C'est un travail à la chaîne et très peu mécanisé. Les ouvriers étourdissent et tuent les animaux au couteau. Ils passent la journée à baigner dans le sang, dans les excréments, à endurer les cris et la panique des animaux. Dans les abattoirs, la cadence est infernale. Une vache par minute est abattue en moyenne ! Sans parler des accidents (coupures) et du stress post-traumatique, les ouvriers souffrent au quotidien de graves problèmes de santé, tels que les troubles musculo-squelettiques. Ils vivent une telle souffrance humaine au travail qu'on ne peut leur demander de prendre soin des animaux. C'est impossible quand on est tous les jours dans un état de survie, qu'on travaille dans une atmosphère de violence permanente pour gagner un salaire de misère, qu'on rentre chez soi détruit et qu'on consomme de l'alcool et de la drogue pour tenir. Comme en témoigne, dans le livre, Mauricio Garcia-Pereira, qui a tenu six ans à l'abattoir municipal de Limoges. Mais la plupart des ouvriers résistent beaucoup moins. La moitié des intérimaires démissionnent la première semaine.
Le végétarisme n'est-il pas devenu une nouvelle religion ?
Le végétarisme n'est pas fondé sur des croyances basées sur des textes sacrés et sur une institution. Il n'y a pas d'église ou de messe végétarienne le dimanche ! Le végétarisme est un mouvement de conscience, d'idées, qui fait son chemin. On entend souvent des commentaires tels que : « Il y en a marre de la dictature végan. Laissez-moi manger ce que je veux. » Je réagissais de cette manière avant de devenir végétarien. Les gens se sentent très facilement agressés lorsque les « végé » et végans mettent sur la place publique des informations pouvant créer une dissonance cognitive entre ce que les gens pensent (il est mal de maltraiter les animaux) et ce qu'ils font (manger les animaux). Mais ces adeptes n'imposent rien aux consommateurs de viande et de poisson. En revanche, je ne cautionne pas du tout les végans extrémistes qui vandalisent et détruisent les vitrines des boucheries. Cette violence décrédibilise complètement le mouvement végétariste.
« Faire une hiérarchie entre les différents animaux n'a pas grand sens puisque chaque espèce a un intérêt à vivre équivalent », résume le journaliste Aymeric Caron dans votre livre. Partagez-vous son engagement antispéciste qui considère qu'il n'existe pas de hiérarchie entre les espèces, donc entre les humains et les animaux ?
Je suis d'accord avec les antispécistes, mais ne peux prétendre l'être car mes pratiques ne le sont pas. Un antispéciste ne mange ni œufs ni fromages, des aliments que je consomme toujours. Je partage beaucoup d'idées d'Aymeric Caron, même si je trouve son discours parfois trop radical pour convaincre le plus grand nombre de gens. En revanche, la notion d'« intérêt à vivre » qu'il développe est assez brillante. Il se place du point de vue de l'autre être vivant et rompt avec cette idée de supériorité de l'être humain sur toutes les autres espèces. Nous ne sommes pas supérieurs aux autres animaux, mais simplement dominants. On prend des critères qui nous arrangent, comme celui de la taille du cerveau, pour justifier notre supériorité. Si on prend le critère de la vitesse, le guépard est supérieur à l'être humain.
Le public doit-il vraiment savoir que vous êtes végétarien ?
Je pense que non. Mais ce sujet me tient tellement à cœur que j'avais besoin de mettre sur papier mon expérience et donner toutes ces informations. J'ai la chance d'avoir un accès médiatique pour porter cette parole. J'aurais regretté de ne pas le faire. Certes, beaucoup de gens n'en ont rien à faire de savoir que je suis végétarien, mais ceux qui s'intéressent au sujet voudront peut-être lire mon livre...
Chirac disait « Mangez des pommes ». Et vous, quel serait votre mantra alimentaire ?
« Intéressez-vous à ce que vous mangez ! » Et demandez-vous ce que la viande ou le poisson qui finissent dans votre assiette impliquent, les circonstances de leur vie et de leur mort. Est-ce que ça vaut le coup ?
Comment j'ai arrêté de manger les animaux, de Hugo Clément (Seuil, 181 p., 14,90 euros)
En 2015, le prince Khaled bin Alwaleed critiquait publiquement le changement climatique et le gaspillage énergétique face à une assemblée d’hommes d’affaires ayant bâti leur empire sur le pétrole1 .
Et il s’exprimait en connaissance de cause : son pays, l’Arabie Saoudite, est le premier pays producteur de pétrole au monde, ainsi que le sixième consommateur. C’est aussi l’un des quelques pays qui ont refusé de signer l’accord de Paris sur le climat à l’ONU2 — pourtant critiqué pour son manque d’ambition3.
Pourtant, le futur s’y annonce beaucoup plus riant : vegan depuis 5 ans, véritable défenseur de la cause animale, préoccupé par le réchauffement climatique, le Prince Alwaleed sera l’artisan du changement.
Son galvanisant discours au Business Forum se traduit en actes : Khaled bin Alwaleed refuse les investissements financiers liés à l’élevage4, et préfère investir dans des restaurants 100% végétaux au Moyen-Orient, tels que le Plant Café au Bahreïn, et dans les énergies renouvelables1 .
Il a déjà décidé son propre père, Alwaleed Bin Talal Alsaud, grand prince d’Arabie Saoudite et première fortune du Moyen-Orient, de devenir vegan également1 .
Une génération progressiste monte ainsi en puissance en Arabie Saoudite ; dans un autre registre, le frère du prince bin Alwaleed a récemment pris position pour affirmer que les femmes doivent pouvoir conduire ; leur père a quant à lui affirmé qu’il léguerait toute sa fortune — 29 milliards de dollars — à des causes philanthropiques et notamment la lutte pour les droits des femmes.
Vegan pour la santé
Khaled bin Alwaleed est d’abord devenu vegan pour se sentir mieux, inspiré par l’ouvrage Reboot your life ! de Joe Cross, comme il l’explique à Start-Up Magazine4. Avant de devenir vegan, le prince pesait 110 kg et prenait en permanence des médicaments anti-cholestérol. Le voici aujourd’hui, au milieu :
Vegan pour la planète
Le prince a par la suite pris conscience de l’impact environnemental positif de ce mode de vie :
Je veux être une meilleure personne que je ne l’étais la veille, et contribuer, avec de la chance, à laisser cette planète dans un meilleur état que lorsque j’y suis arrivé. Ma motivation, c’est voir des changements, des résultats. (…)
Rappelons que la production de viande et de produits laitiers constitue la première cause d’émission de gaz à effet de serre, et est donc première responsable du réchauffement climatique. Selon une récente étude de l’université d’Oxford, devenir vegan permet de diminuer d’au moins 70% sa production de gaz à effet de serre5.
Je pense à mes filles. Quel monde est-ce que je leur laisse ?6
Nul besoin d’être un scientifique de pointe pour comprendre que le changement climatique est réel. J’ai lu les études et franchement, c’est très inquiétant.
Ethique animale
Il y a un marché avec lequel je ne voulais pas avoir à faire : les importations de bétail. Pour des raisons éthiques, je ne voulais pas faire partir de cela. Ce n’est pas quelque chose dans lequel je voulais être impliqué, en terme d’investissements je veux dire. (…) Il y a certaines lignes que je ne veux pas franchir, et l’élevage, pour moi, est l’une d’entre elles7.
Depuis que le prince a adopté une alimentation 100% végétale, il en parle volontiers dans les médias ; il est un véritable défenseur de la cause animale, engagé par exemple auprès de l’association Mercy for Animals. Sur les réseaux sociaux, il suit et diffuse les messages de Peta ou de VeganTruther.
Tout est lié, précise le prince. le bien-être animal, l’environnement — normalement c’est un problème qui peut se résoudre si on le considère sous un angle économique mais humain plutôt que d’une façon avide1.
Contre la faim dans le monde
Interviewé par le National Observer, le prince Bin Alwaleed explique que l’industrie de la viande est néfaste non seulement à cause de son énorme empreinte carbone, mais aussi parce que des végétaux nutritifs qui auraient pu servir à nourrir des femmes et des hommes (dans les pays où sévit encore la malnutrition) servent à engraisser les animaux des pays riches, qui finiront assassinés. Ce processus n’a “absolument aucun sens” , précise-t-il.
Menus princiers
Interrogé sur ses pratiques alimentaires, Khaled bin Alwaleed ne se fait pas prier pour détailler ses menus4 :
Eh bien, commençons par le petit-déjeuner. Je prends d’habitude un immense smoothie avec des bananes, des dattes, des baies etc… [A midi,] je mange souvent une énorme salade. Beaucoup de légumes. Je trouve mes protéines dans les haricots, les lentilles et aussi dans certaines graines. Pour le repas du soir, je cuisine d’habitude avec du tofu. Je cuisine beaucoup moi-même. Pour faire des pâtes, par exemple, je cuisine des pâtes de sarrasin et je remplace la crème par de la sauce au tofu. Certains de mes amis ne voient même pas la différence.
Interrogé sur son plat préféré, le prince évoque la start-up américaine Beyond Meat et ses incroyables simili-carnés18 et montre une photo d’un de leurs hamburgers vegans, dégusté à l’occasion d’une visite à Los Angeles :
Je peux les aider à vendre leurs produits à l’étranger. Le marché ici (en Arabie Saoudite) est énorme, donc je vais vraiment aider cette compagnie.
Un vent de changement en Arabie Saoudite
Qu’a changé le véganisme dans la vie du prince ? Quel sera l’impact sur son pays ?
Devenir vegan a vraiment changé ma vie. J’ai commencé à aimer davantage la Terre. C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne veux pas investir dans le bétail. C’est un problème de développement durable. Je m’en soucie, et l’Arabie Saoudite devrait s’en soucier aussi4.
Outre ses investissements dans l’univers de la restauration végétale, le prince bin Alwaleed a vendu toutes ses actions dans l’industrie du pétrole et du gaz pour investir dans des entreprises tournées vers le développement durable, qu’elles concernent la haute technologie ou le bâtiment1.
KBW Investments, le groupe qu’il a fondé avec l’assentiment de sa famille, installe depuis l’été dernier en Jordanie une technologie écologique novatrice : des ampoules alimentées à l’énergie solaire fournissent assez de lumière pour les routes de la capitale de ce pays frontalier.
Dans sa vie quotidienne, il a vendu ses voitures de collections et ne possède plus qu’une voiture électrique Tesla. Le prince ne vit plus dans un palace et compense financièrement les émissions de gaz à effet de serre de ses voyages en avion.
Et à l’aide des immenses capitaux dont il est l’héritier, l’homme d’affaire essaie de donner “l’impulsion au 100% végétal” : pour convaincre, il dit préférer l’expression “100% végétal” (“plant-based” ) au terme “vegan”:
Quand je dis le mot en V, les gens se mettent automatiquement sur la défensive. Mais si vous parlez de “100% végétal”, ils sont à l’aise et c’est alors facile de converser avec eux.
L’héritage maternel
Khaled bin Alwaleed explique ainsi sa façon de voir le monde :
Je ne pourrai pas remercier assez ma mère pour ce qu’elle a fait — en ce qui concerne l’éducation qu’elle m’a donné, les valeurs qu’elle m’a inculquées, qui me viennent vraiment d’elle. Elle est très ouverte, généreuse avec les gens, elle va vers les gens, c’est vraiment d’elle que je tiens ma personnalité.
Je suis végétarienne depuis 9 ans, et voici tout ce qui a changé depuis
Il y a neuf ans, Anouk est devenue végétarienne... Depuis, beaucoup, BEAUCOUP de choses ont changé. Voici son bilan :
J’ai arrêté de manger des animaux du jour au lendemain quand j’avais 15 ans.
Au départ, pas mal de gens de mon entourage ont vu ça comme une crise d’adolescence, un truc qui passerait.
Manque de pot pour eux, neuf ans plus tard, me voilà, adulte et toujours végétarienne.
À l’occasion de la journée du végétarisme, je me suis dit que ça serait intéressant de vous raconter comment, en 9 ans, tout a évolué sur la question. Parce que pour moi, être végétarienne aujourd’hui n’a rien à voir avec ce que ça impliquait en 2008.
Comment je suis devenue végétarienne
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours pensé que le végétarisme était une idée assez logique. Pourquoi manger (et donc tuer) des animaux alors qu’on peut s’en passer ?
Du coup, je me disais que je finirais forcément par arrêter viande et poisson un jour.
Le souci c’est que, comme beaucoup de monde, j’avais un gros problème avec ce principe : j’adorais le goût de la viande.
Le saucisson était ma nourriture préférée, j’adorais le poulet fermier de ma mère, et attendais chaque sortie au Quick du coin comme j’attends aujourd’hui la paie.
Et puis un beau jour, je me suis dit que pour être en accord avec mes convictions, il fallait que je devienne végétarienne.
Alors je le suis devenue.
Mon végétarisme VS les autres
Je préfère le dire tout de suite : mes parents n’ont pas plus réagi que ça à ce changement. Je crois qu’ils se sont dit que je ne tiendrai pas, et qu’au pire, ça n’était pas bien grave d’être végétarien•ne.
En revanche, beaucoup d’autres personnes (toutes omnivores) ont questionné mes convictions frénétiquement, cherchant la moindre faille dans mon raisonnement.
On me disait que les animaux ne souffraient pas vraiment, ou que peut-être les légumes souffraient, eux aussi. Que j’allais finir pleine de carences, ou encore que c’était dans la nature de l’homme de manger de la viande.
Forcément, j’ai fini par développer un argumentaire super poussé à propos de mon régime alimentaire. Au bout d’un moment, c’était de la survie si je ne voulais pas être ridiculisée à chaque fois qu’il en était question.
J’avais parfois l’impression que chaque repas était devenu une sorte de positionnement politique.
Je dérangeais, mais ça me confortait dans mes convictions. Je me disais que si ça embêtait tant les gens, c’est parce qu’ils savaient, au fond, qu’ils avaient des choses à se reprocher.
Ouais, à quinze ans, j’aimais faire chier le monde.
Aujourd’hui, être végétarien•ne n’est plus si surprenant que ça
J’ai finalement eu pas mal de chance parce qu’au fil des années, le végétarisme est devenu de plus en plus commun. Plusieurs personnes de mon entourage le sont d’ailleurs devenues depuis.
Mais le changement le plus flagrant, c’est qu’aujourd’hui, quand les gens de mon entourage apprennent que je suis végétarienne, beaucoup s’en fichent royalement. On est très loin de la colère que créait cette annonce il y a quelques années !
En revanche, un truc n’a pas changé (mais c’est anecdotique) : de nombreuses personnes ont encore du mal à comprendre la différence entre végétarien•ne et végétalien•ne, et beaucoup pensent encore que les végétarien•nes mangent du poisson.
Végétarisme : pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale. Les végétarien•nes ne mangent donc en théorie PAS de poisson. Certaines personnes se disent cependant végétariennes alors qu’elles mangent du poisson mais si on veut être exact, elles sont plutôt pesco-végétariennes.
Végétalisme : pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale ET de produits d’origine animale tels que le lait, les œufs ou le miel.
En 2017, la France est beaucoup plus adaptée aux végétarien•nes
Jusqu’à il y a encore 4 ou 5 ans, plusieurs fois, des serveurs/restaurateurs se sont moqués de ma requête de manger un plat sans animaux (« Mais tu veux manger quoi ? De la salade ? »).
À 16 ans, je suis partie en colonie de vacances et le cuisinier du centre a décidé que comme je ne mangeais pas de viande, je n’avais qu’à me nourrir de la partie légume de l’assiette (ce qui est tout à fait déséquilibré). Ça n’a pas loupé, j’ai fini super malade chez le médecin après deux semaines…
En devenant végétarienne, j’ai fait pendant 3 ans une croix sur les burgers car je pensais que c’était impossible d’en faire un sans steack carné.
En 2017, l’écrasante majorité des restaurants à burger proposent un choix végé. Il existe même des fast-food véganes !
Aujourd’hui, non seulement mon végétarisme ne choque presque plus, mais la plupart des restaurants et camps de vacances proposent au moins une option végétarienne.
La santé quand on est végétarienne
L’évolution s’est également faite du côté des médecins. C’était peut-être également dû à mon jeune âge, mais quand je suis devenue végétarienne, plusieurs m’ont questionnée en détails sur mes habitudes alimentaires, d’autres me prescrivaient automatiquement un bilan sanguin.
Par ailleurs, on m’a souvent demandé si ce régime avait eu une influence sur mon poids. Eh bien, pour dire la vérité, j’ai pris presque 10 kilos la première année. Mais avec le recul, ça n’avait rien à voir avec le régime, plutôt au fait que j’étais particulièrement stressée par le lycée.
Ces dix kilos, je les ai d’ailleurs naturellement perdus le jour où j’ai arrêté de m’y rendre. Et sinon, à 2 ou 3 kilos près, je fais le même poids depuis mes 16 ans.
En ce qui concerne les carences, je crois n’en avoir jamais eues (si l’on en croit mes prises de sang). Je fais relativement attention à ce que je mange, dans le sens où j’ai depuis longtemps pris l’habitude d’avoir les apports nécessaires à un régime équilibré.
Ah, et je ne tombe pas plus malade qu’une autre. J’ai eu deux angines l’année dernière, et c’est à peu près tout.
Je ne suis plus la végétarienne que j’ai été
Quand je suis devenue végétarienne, je crois que j’étais très fière d’avoir sauté le pas. Je me disais que comme je l’avais fait, tout le monde pouvait le faire… Alors j’en parlais tout le temps, à toutes celles et ceux que je croisais.
Au fil des années, ma philosophie a changé : je me dis que ça ne regarde que moi et que je n’ai donc pas à l’afficher. Je ne me justifie plus sur ce que je mange ou pas avec des inconnus.
En ce qui concerne mes convictions, pour être honnête, je ne me questionne plus vraiment dessus. C’est plus devenu une habitude qu’autre chose. Quand je regarde un menu, mes yeux se sont habitués à ne plus voir tout ce qui contient de la viande et du poisson.
Le régime omnivore ne me manque pas. Je ne vais pas mentir, ça n’a pas toujours été le cas. Les 2 ou 3 premières années j’avais faim dès que je sentais une odeur de charcuterie. Aujourd’hui, ça ne me fait plus rien.
D’ailleurs, ça fait tellement longtemps que je n’en ai pas mangé qu’il y a fort à parier que je trouverais ça dégueulasse aujourd’hui.
Parfois, j’entends des gens se plaindre en disant que le végétarisme n’est qu’une mode. Personnellement, je trouve que si c’est une mode, ça reste quand même une mode plutôt cool !
"L’animal est capable d’éprouver des sensations qui sont propres aux humains" : l’engagement d’Allain Bougrain-Dubourg
Actuel président de la Ligue pour la protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg plaide la cause des animaux qu’il considère urgente et sensible.
Toute sa vie, Allain Bougrain-Dubourg a protégé les animaux. L’actuel président de la Ligue de protection des animaux raconte la souffrance animale, dans une interview pour Brut.
S’il admet qu’on peut être moins sensible à la souffrance animale qu’à celle de l’homme, il exprime qu’à partir du moment où il y a souffrance, "il faut tout mettre en oeuvre pour la faire reculer".
Les découvertes de l’éthologie
La science des comportements animaux nous apprend, nous dit Bougrain-Dubourg, que l’animal est capable d’ "éprouver des sensations qui sont propres aux humains" : "faire l’amour (…) pour le plaisir du sexe", "être heureux, triste" ou encore "tricher" …
Nous "rapprocher" des animaux représenterait la solution pour l’homme de 69 ans, "même si chacun conserve sa singularité". Il préconise avant tout l’empathie : "Si on se mettait à la place des animaux, on comprendrait mieux leurs souffrances."
Les souffrances qui perdurent
L’homme continue les mauvaises pratiques selon Bougrain-Dubourg, qui donne en exemple la tauromachie, se demandant "Comment peut-on donner la mort en spectacle ?" Il évoque aussi les "conditions contre-nature" des élevages en batterie, la capture des blaireaux dans leurs terriers, "alors que les petits sont là à leurs côtés"…
Si on se mettait à la place des animaux, on comprendrait mieux leurs souffrances.
Allain Bougrain-Dubourg
Il en irait de la responsabilité de l’Homme d’avoir de l’ "attention à l’égard des plus faibles, et notamment des animaux".
Les motifs d’espoir
Rappelant que l’animal reste indispensable à notre survie, l’activiste évoque deux motifs d’espoir. L’Europe, d’une part, "nous tire vers le haut dans nos responsabilités à l’égard de l’animal", d’autre part, c’est "vous", dit-il face caméra en s’adressant au consommateur.
Pragmatique, il conclut : "En refusant d’acheter certains produits, vous pourrez changer les choses."
06/02/2018
Will.i.am: «Adopter un régime 100% végétal a changé ma vie»
Le chanteur des Black Eyed Peas Will.i.am a annoncé s’être tourné vers un régime végétal après avoir rencontré de nombreux problèmes de santé ces derniers mois. Une nouvelle philosophie de vie que justifie l’artiste.
Des difficultés à bien manger
L’artiste explique avoir longtemps rencontré des problèmes pour s’alimenter correctement, ce qu’il explique par son intense activité professionnelle.
«Je travaille et je voyage vraiment beaucoup. Je ne faisais pas du tout attention à mon alimentation, je mangeais tout ce que je voyais, sans aucune restriction. Je suis allé voir des docteurs et ils ont constaté que ma pression artérielle et mon taux de cholestérol étaient très élevés. Alors je me suis dit: « Pourquoi ai-je cela? ». J’ai compris, et j’ai décidé de changer mon alimentation et de devenir vegan. Je me suis aussi mis à faire du vélo, j’ai déjà perdu 7 kilos.»
Une baisse de cholestérol
Plusieurs semaines après avoir adopté son nouveau mode de vie, Will.i.am dit constater une amélioration. «Mon cholestérol baisse. Dans ma famille, nous avons aussi des diabétiques, je suis content de pouvoir mieux contrôler tout cela, pour ne pas avoir à m’en soucier plus tard.»
«Je suis en mission»
Le chanteur américain a décidé de partager son expérience sur les réseaux sociaux, et de rejoindre une communauté virtuelle d’internautes vegans.
«Un régime 100% végétal a réellement changé ma vie. Je me sens désormais en mission. J’avais besoin du #VGANG pour m’aider à me battre pour une société plus saine. Cela devait commencer par moi même, en me disciplinant.»
Coucou mes jolies ! J’ai pris une grande décision cette semaine. J’ai décidé de devenir végétarienne ! Je vous en ai déjà parlé sur les réseaux sociaux, mais je tenais à vous donner plus d’explications et à poser des mots sur ce que je ressens. Il y a plein de raisons qui m’ont poussé à faire ce choix.
Premièrement, j’ai regardé un tas de reportages sur Netflix qui ont complètement changé ma vision des choses. J’ai commencé par regarder un film, puis un deuxième, puis une dizaine. Je n’arrivais pas à m’arrêter ! « Food choice », « What the health », « Cowspiracy », etc. Ces films m’ont fait pleuré toutes les larmes de mon corps. Pourtant je ne suis pas quelqu’un qui pleure facilement ! Mais là, voir la manière dont on traite les animaux avec l’agriculture de masse, ça m’a vraiment touché. Ça a été une véritable prise de conscience pour moi !!
Ensuite, en voyant tous ces documentaires, j’ai appris que la consommation de viande augmente le risque de diabète. Et ça c’est quelque chose qui me touche très personnellement. Mon grand père est mort du diabète et mon père est diabétique lui aussi. Alors oui, le diabète me fait peur et si je peux faire quelque chose pour éviter d’en avoir dans mon sang, j’ai envie de commencer dès maintenant ! On m’a dit que c’est une maladie à prédisposition génétique. Je veux tout faire pour m’en préserver !!
Et enfin, j’ai réalisé l’impact dévastateur de la consommation de viande sur le réchauffement climatique. Le film de Léonardo Dicaprio « Avant le déluge » m’a vraiment ouvert les yeux là-dessus. J’ai appris que l’industrie de la viande produit plus de gaz à effet de serre que l’ensemble des camions, voitures, bateaux et avions réunis. J’ai complètement halluciné ! L’élevage intensif de vaches est la cause principale de pollution sur terre. Je savais pas du tout ! Par exemple, j’ai appris que pour faire un hamburger, il faut presque 2500L d’eau. Non mais ce chiffre est juste complètement flippant. Vous vous rendez compte ?!? Pour juste un hamburger ! J’ai regardé sur Google parce que j’avais du mal à y croire et j’ai effectivement lu que la production d’1kg de viande de bœuf = 15 000L d’eau = 30 baignoires. Et après on nous dit qu’on ne peut rien faire contre la famine et la sécheresse dans le monde… Quand j’entends ça, ça me met presque en colère !
Alors voilà, maintenant que je sais tout ça, je ne peux pas continuer comme si de rien n’était. J’aurais l’impression d’être hypocrite sinon. Ces informations sont trop importantes et elles sont juste sous mon nez. Il faut que je fasse quelque chose ! C’est ma petite contribution et ce n’est peut-être pas grand chose, mais c’est une action ! Je suis bien petite mais si on est nombreux à prendre la même action, j’ai l’impression qu’on peut faire bouger les choses. Je le fais pour moi, pour ma santé, mais aussi pour l’environnement. À la base j’aimais pas trop la viande. Mais là c’est radical. Je peux plus en manger !
Donc c’est décidé, je deviens végétarienne ! Et je vais même essayer de devenir vegan car je sais maintenant que le lait est mauvais pour la santé. J’ai vu quelles étaient les conditions atroces d’élevage des poules et les techniques de pêche destructrices d’aujourd’hui, et ça me donne envie d’arrêter tout ça. Les œufs et le lait me dégoutent maintenant. La pub des produits laitiers où on nous rabâche qu’on a besoin de lait et de yaourts pour notre apport en calcium, c’est vraiment n’importe quoi, il y a du calcium dans tellement de légumes qu’on a pas besoin de ça ! J’ai vraiment l’impression qu’on est formaté et moi je ne veux pas suivre ça. Je veux avoir mes propres opinions et être en accord avec mes valeurs tout en respectant mon corps. Je vais même essayer de me débarrasser gentiment des fourrures que j’ai. En tout cas, je me suis promis de plus en porter !
Je suis quelqu’un d’assez radicale mais je veux faire les choses bien donc j’ai pris rdv avec un nutritionniste pour faire en sorte de manger équilibré et pour comprendre comment remplacer la viande et avoir un apport en protéines journalier. On m’a déjà donné plein de conseils et je suis trop excitée à l’idée de découvrir une nouvelle façon de manger ! Je vais commencer par prendre un complément en vitamine B12 pour éviter d’avoir des carences (on m’a dit que c’est le seul truc qui manque quand on a une alimentation vegan). Apparemment, en ajoutant des graines de courge, de sésame, de tournesol, de chia à mes salades ou à mes smoothies, cela m’apporte des protéines. Une tartine de beurre de cacahuète bio avec du miel ou bien un mix de noix-noisettes-noix de cajou est un super snack. Les épinards contiennent plus de fer que la viande rouge. Et puis on me parle de plein de choses que je connais pas encore : une algue appelée spiruline qu’est un superfood apparemment, du seitan qui aurait la même texture que la viande, du tempeh (un steak de soja venu d’Indonésie), etc. C’est dingue, j’ai l’impression que je vais découvrir plein de trucs nouveaux. Vous allez en entendre parler sur mes Snaps !!
En plus à Londres il y a beaucoup de restos vegan partout. Je sens que je vais me faire plaisir ! J’avais peur que ça soit une galère mais en fait c’est super facile de trouver des lieux sympas où manger quelque chose qui me plaît. Par exemple, sur les photos de l’article, je suis au resto Redemption Bar, à Shoreditch. Il y a plusieurs Redemption Bar à Londres donc je vais m’éclater ! Cette fois-ci j’ai mangé des toasts aux graines de lin avec de l’avocat et un curry de jackfruit avec du gingembre, du curcuma, de la cannelle et du lait de coco. C’était une TUE-RIE !!! Et j’ai vu des plats avec du quinoa ou des lentilles qui ont l’air délicieux aussi sur le menu du http://farmacylondon.com/" target="_blank" rel="noopener" data-wplink-url-error="true">Farmacy London.
C’est comme une révolution pour moi et je suis trop impatiente de vous montrer toute mes découvertes ! J’ai aussi entendu dire qu’en devenant vegan, on voyait la différence sur la qualité de la peau et la brillance des cheveux. J’ai trop hâte de savoir !!! J’avais un peu peur d’avoir moins d’énergie et d’être tout le temps fatiguée en changeant d’alimentation, mais là aussi on m’a rassuré. On m’a même dit qu’on se sentait en meilleure santé et moins fatigué qu’en mangeant de la viande régulièrement.
En général quand j’ai pris une décision, je ne reviens pas dessus, ou alors il en faut beaucoup. J’ai pris ma décision ! Là vraiment, je suis 100% sûre de mon choix !! Et je suis super contente et soulagée. J’ai l’impression presque de franchir une étape. Je vais avoir besoin de vos conseils mes jolies. Si vous avez des adresses à me donner, des recettes faciles à faire soi-même, des astuces. Je vous écoute !
La vedette de «Star Wars» Daisy Ridley végane ou «cheagane»?
Une vegan de plus parmi les vedettes d’Hollywood? L’actrice britannique Daisy Ridley, connue principalement pour son rôle de Rey dans la dernière trilogie Star Wars, a évoqué la semaine dernière au détour d’une anecdote son mode de vie.
Un dîner vegan chez Mr Chow
Dans un entretien pour le site irlandais Joe, la jeune femme de 25 ans a raconté qu’elle avait été dans le célèbre restaurant Mr Chow de Los Angeles durant le tournage du dernier épisode et que celui-ci lui avait concocté un menu spécial parce qu’elle était végane.
«Quelqu’un a fait une bonne commande pour moi car je suis végane. C’était délicieux» soutient-elle dans la vidéo.
A noter que l’épisode VIII de Star Wars (Les Derniers Jedi), actuellement sur les écrans, comporte une séquence qui semble pro-vegan lorsque (spoiler) Chewbacca renonce à dévorer un animal similaire à un très mignon petit manchot qu’il vient de rôtir devant la détresse de ses congénères.
MAJ: Article mis à jour avec des propos accordés à ELLE UK TV en novembre 2017
Lewis Hamilton confirme son passage au véganisme
Le champion du monde de Formule Un annonçait en être sur le chemin en septembre dernier.
«Mes amis n’arrêtent pas de me dire que ce n’est qu’une période et que je vais faire une pause pendant l’hiver, mais ce n’est pas le cas. Je ne pense pas qu’on puisse être à moitié vegan: soit on est entièrement, soit on ne l’est pas du tout, et c’est la direction que j’ai choisi de prendre», a-t-il déclaré au quotidien britannique, cité par Eurosport.
Vegan jusque dans ses vêtements
Convaincu par un documentaire sur l’industrie de la viande, le pilote de 32 ans voit la pollution engendrée par celle-ci comme l’une des raisons l’ayant poussé à mettre un terme à sa consommation de viande rouge il y a deux ans déjà. Cette année, il avait commencé à arrêter peu à peu le poisson et la volaille.
Le champion du monde de Formule Un, qui en a terminé avec sa saison ce dimanche à Abu Dhabi, appliquera les principes du véganisme à 100% puisque, outre son alimentation, c’est toute sa garde-robe qu’il va revoir. «Je ne pense pas que l’on puisse se considérer comme vegan si on continue à porter des vêtements en cuir. J’ai toujours des vêtements en cuir chez moi, mais je n’en achète plus. Pour devenir complètement vegan, ce sont des extrêmes par lesquels il faut passer», a-t-il expliqué.
Son entourage s’y met aussi
«Je pense que c’est la bonne direction à prendre et en le faisant savoir aux gens qui me suivent, cela en encouragera peut-être quelques-uns à faire la même chose», avait déclaré Lewis Hamilton à la BBC en septembre. Cela fonctionne puisqu’il a indiqué avoir déjà converti deux de ses mécaniciens ainsi que son coiffeur.
Vegan et bien dans leur assiette
Plus qu’une mode le véganisme est de plus en plus ancré dans la société. Il repose en partie sur le rejet de la maltraitance animale dans l’industrie et sur la recherche d’une alimentation plus saine.
« Bon, vous avez remarqué j’ai des œufs… Mais ce sont ceux de la voisine et elle ne broie pas les poussins mâles elle ! » C’est parti comme ça, dans la famille Pistolet, à Dole. D’un gros dégoût des pratiques industrielles agroalimentaire et d’élevage. Ce mépris de la condition animale dénoncée par les activistes anglo-saxons et français.
Yvelise, 22 ans, la fille, est tombée la première sur des vidéos choc : « Earthlings », le documentaire de Shaun Monson, mis en musique par Moby et en paroles par l’acteur Joaquin Phoenix, puis la conférence radicale partagée plusieurs millions de fois de Gary Yourofsky… « Ça soigne ! » intervient Marianne, 56 ans, la maman d’Yvelise. « Du jour au lendemain », mère et fille embarquent père et fils dans l’aventure végétalienne du véganisme. C’était il y a quatre ans.
Côté mecs, Sylvain, l’informaticien adepte de la musculation a basculé le premier. Christian, le papa, résiste un peu plus longtemps. « C’est vrai que, sans viande, au début on a l’impression qu’il manque quelque chose au milieu de la table », avoue Marianne. « Surtout que j’étais plutôt du genre à cuisiner des plats comme l’osso bucco… » Cliché pour cliché « les hommes sont plus viandards » et puis « un bon bout de fromage », au pays du comté… « Ça a été le plus dur. Chez nous ça y allait par kilos ! »
Depuis ce changement d’alimentation total, toute la famille se porte bien. Sylvain continue la muscu, Marianne a pris quelques kilos mais apprécie ses économies, Christian a dit adieu à ses problèmes intestinaux comme au coup de pompe post-repas et Yvelise, rayonnante, n’avoue qu’une seule ombre au tableau. Elle en a peut-être un peu marre de « devoir toujours se justifier ».
Sauter le pas d’une alimentation excluant tout apport animal, poisson, lait, beurre compris n’est pas forcément évident. « On se demande un peu ce qu’on va faire à manger ? Alors au départ on achète des imitations de bifteck, de boulettes, mais depuis un an je ne me prends plus la tête. Je cuisine un maximum de légumes, deux à trois de couleurs différentes pour que ce soit joli et un féculent. De temps en temps, je complète avec du tofu ou du tempeh (NDLR : un fromage de soja et une pâte de soja fermenté). »
Côté précautions, tous les végétaliens doivent compenser un manque de vitamine B12. « On a peut-être tendance à assimiler moins de fer aussi », note Marianne Pistolet, qui ajoute : « Mais nos dernières analyses sanguines sont au top. Les gens s’imaginent surtout que l’on va manquer de protéines parce qu’on ne mange pas de viande alors qu’on en trouve le double dans le quinoa ! Vous préparez ça en curry avec des lentilles corail et des carottes, c’est un délice. Il n’y a qu’à voir le nombre de sportifs de haut niveau qui sont végétariens pour se convaincre que l’on ne manque de rien. »
Et côté portefeuille aussi, Marianne se sent mieux. « Bien sûr, si vous allez faire toutes vos courses dans un magasin bio, c’est un peu coûteux mais l’argent que vous économisez dans la viande vous pouvez le mettre dans de meilleurs produits. Autrement, je fais mes courses au Lidl et à l’Intermarché comme tout le monde. Je m’en sors pour 400 € par mois pour quatre personnes, produits d’entretien et d’hygiène compris. Par contre, on est devenus très regardant sur la composition. C’est là qu’on se rend compte des cochonneries qu’ils mettent dans nos assiettes. »
La famille a d’ailleurs adopté une démarche globale, allant jusqu’à fabriquer elle-même sa lessive, son shampoing, son dentifrice et bientôt son savon… « A la base, si vous avez du vinaigre blanc, des cristaux de soude et du bicarbonate chez vous, vous faites presque tout. »
Être Vegan, une démarche globale !
Envie d’un bon gros burger de haricots noirs ou de lupin, d’un rôti de seitan, bienvenue dans la sphère vegan, un mode de vie qui exclut toute nourriture ou produits confectionnés avec de la matière animale, viande ou peau. Des sandales à l’assiette, et jusqu’aux cosmétiques, une même exigence assimilable à l’antispécisme qui confère aux animaux un rang d’égalité avec l’homme et dénie donc à ce dernier le droit de le tuer pour s’en nourrir, vêtir ou l’utiliser pour des tests. Dans une démarche globale, le consommateur vegan refuse jusqu’au miel, qu’il remplacera par du sirop d’agave.
Cette prise de conscience, Éloïse Crucet, 19 ans, de L’Isle-sur-le-Doubs, l’a eue très tôt à l’adolescence. Elle est devenue végétarienne il y a trois ans et très rapidement vegan. « Je me suis tout d’abord posé la question d’une autre alimentation car le fait de tuer des animaux pour me nourrir me gênait. Puis, en m’intéressant plus profondément au sujet de l’industrialisation de notre nourriture, j’ai découvert ce que l’on faisait vraiment, même pour avoir un œuf. Cela va au-delà de la maltraitance. C’est devenu une question d’éthique ! »
La jeune femme, étudiante en licence de mathématiques, a convaincu ses parents de son choix. « Ils ne m’ont pas vraiment comprise au début mais ils l’ont accepté. Et puis comme je me suis mise à cuisiner moi-même mes repas, ils ont vu que cela me faisait évoluer. » La transition s’est faite assez facilement. « Je pensais que ce serait plus difficile de remplacer la viande et tout ce qui était animal mais comme je prenais en même temps assez de plaisir en apprenant à cuisiner, j’ai découvert tout une autre façon de m’alimenter à base de fruits, de légumes, de céréales. Ce n’est vraiment pas insurmontable. »
Où s’approvisionner ?
Reste la question de l’approvisionnement. « Hormis les magasins bios et la boutique Le Vrac à Besançon, je trouve que le Carrefour de Chalezeule a beaucoup de produits alternatifs comme des glaces végétales. Il y a aussi le Marché Tang, rue de Dole, une boutique de produits asiatique. » Être végétarien, végétalien ou vegan, « ce n’est pas comme chercher des produits hyperbizarres non plus », explique Mathilde Vernerey, de l’association comtoise Humanimo qui recense sur son site internet les bonnes adresses. « Des fruits secs, on en trouve partout par exemple. C’est plus une attention à consommer local, de saison et de qualité ! »
La question s’est posée pour Catherine Sibille lorsqu’elle a ouvert sa « cantine végétarienne » Basilic instant, rue des Granges, à Besançon, voici trois ans et demi. Cette ancienne commerciale de la viande, écœurée, à force de lucidité, a su dénicher les producteurs de confiance sur les marchés. « J’ai commencé par un plat vegan, aujourd’hui, cela représente la moitié de la vingtaine de mes propositions quotidiennes, de l’entrée au dessert. C’est une clientèle exigeante et jeune que ne séduit pas seulement l’effet mode. Ils savent ce qu’ils veulent et posent beaucoup de questions. »
Une sélection du web
Par contre les sites internets pullulent, Yvelise Pistolet en donne une sélection. Pour les débutants et les curieux : vegan-pratique.fr condense un maximum d’informations de base ; en ce qui concerne les recettes, le site vegan-france.fr recense des dizaines de blogs desquels ressortent pour la jeune femme patateetcornichon.fr qui n’utilise pas d’ingrédients trop bizarres et recettes-vegetales.fr pour ses recettes indiennes ou encore pigut.com. Enfin, la Doloise conseille le site vegoresto.fr pour son plein d’astuces destinées à remplacer les œufs et les produits laitiers.
F.J.
Fred JIMENEZ
“Le mouvement végan est devenu une véritable déferlante”
L’acceptation du végétarisme progresse dans la société de façon spectaculaire, assure le journaliste Théo Ribeton dans “V comme vegan”, un essai publié ce 12 avril. Il y voit le refus croissant d’une violence atavique, devenue inutile, envers les animaux.
« Pourquoi le monde est-il en train de devenir végan ? » C’est la question posée sur la quatrième de couverture de V comme vegan, un essai rafraîchissant publié ce mercredi 12 avril aux éditions Nova. Certes son jeune auteur, le journaliste Théo Ribeton, joue la carte de la provocation, l’humanité tout entière n’a évidemment pas brusquement décidé de se passer de viande et de poisson, encore moins de produits laitiers, d’œufs ou de miel. N’empêche, un mouvement de fond est en cours, assure-t-il. En l’espace de quelques années, le regard porté par la société occidentale sur l’élevage en général et le végétarisme en particulier a profondément changé. Les restaurateurs adaptent leur carte et les enseignes de la grande distribution s’engagent les unes après les autres à ne plus vendre d’œufs de poules en cage. Faut-il y voir l’émergence massive d’un nouveau rapport au monde ? Entretien.
A vous croire, le monde serait sur le point de se convertir au végétarisme…
L’acceptation du végétarisme progresse dans la société de façon spectaculaire. Certes, le débat d’idées qui l’accompagne n’est pas neuf, il existait déjà dans l’Antiquité, il a constamment resurgi au cours de l’Histoire. Depuis une demi-douzaine d’années, on observe en Occident une montée en puissance de l’offre de produits végétariens et végans. Mais depuis deux ans à peine, il se passe autre chose : une démocratisation très intense de l’intérêt pour le sujet. Tout à coup, il est partout, à la télé et dans la presse, traité d’une façon nouvelle. Fini le temps où l’on en parlait comme d’une mode éphémère adoptée par quelques militants sectaires. Aujourd’hui le mouvement est largement perçu de façon positive. Et c’est une véritable déferlante qui ne touche pas uniquement les milieux urbains : une large part de la société est travaillée par le sujet.
“Notre attachement à une alimentation carnée s’explique par un instinct primaire lié à la dévoration, au plaisir de tuer.”
Sur quoi vous appuyez-vous pour affirmer cela ?
D’abord sur un ressenti. Dans les restaurants, par exemple, les végétariens ne sont plus que rarement pris pour des lapins tout juste bons à grignoter le fond du bac à légumes. Nous sommes désormais couramment considérés comme des clients à part entière. Les restaurateurs ont d’ailleurs bien compris qu’ils avaient intérêt à ajouter à leur carte un choix végétarien, y compris pour une clientèle omnivore qui ne souhaite plus manger de la viande ou du poisson à tous les repas.
Et il y a les faits. Prenez les œufs : pressées par des associations de protection animale, comme L214, de puissantes enseignes de la distribution, comme Monoprix, Super U, Carrefour et Intermarché, ainsi que le poids lourd de la restauration collective Sodexo, ont décidé les uns après les autres de ne plus s’approvisionner dans les élevages en batterie. Ainsi, il y a un seuil au-delà duquel se déclenche une sorte d’effet papillon. Il devient impensable aujourd’hui pour une grande marque de faire autrement. Je pense que beaucoup d’autres secteurs de l’élevage vont suivre la même dynamique.
N’êtes-vous pas exagérément optimiste ?
Si, et je le revendique ! Je pense que mon optimisme apporte quelque chose au débat, tout comme le pessimisme de la philosophe Florence Burgat, qui dans L’Humanité carnivore affirme que notre attachement à une alimentation carnée s’explique par un instinct primaire lié à la dévoration, au plaisir de tuer. Je trouve l’idée très convaincante. Voyez comme la publicité pour la viande véhicule quelque chose de belliqueux – le cri « Charal ! », par exemple. Je suis sans doute devenu végétarien en partie parce que, de façon inconsciente, j’ai voulu supprimer toute cette violence de ma vie.
“Mais le mouvement végan se décrédibilise lorsqu’il surjoue l’enthousiasme à propos de tout et n’importe quoi.”
Vous n’êtes pas végan ?
Non, du moins pas encore… Ce livre me met la pression ! Je me passe sans difficulté de viande et de poisson, mais le fromage et les œufs, c’est une autre histoire. Les substituts ne me satisfont pas. Juré, je franchirai bientôt le pas…
Vous ne craignez d’ailleurs pas d’écrire que la nourriture végane n’est pas toujours appétissante, chose rare dans la littérature consacrée à ce sujet…
Je connais d’excellents restos végans et des établissements où je n’emmènerais pas un ami omnivore. Le mouvement se décrédibilise lorsqu’il surjoue l’enthousiasme à propos de tout et n’importe quoi. Trop de militants assurent par exemple que le véganisme offre le meilleur régime alimentaire au monde. D’accord, il vaut mieux être végan que de s’empiffrer de bidoche. Mais les populations qui vivent le plus longtemps se trouvent notamment sur les rives de la Méditerranée, où l’on mange quand même un peu de poisson…
Vous écrivez que, depuis belle lurette, le débat sur la légitimité du véganisme n’est plus intéressant d’un point de vue philosophique. « Les digues ne sont plus argumentaires, mais psychologiques et culturelles. »
C’est une phrase que m’a lancée un jour Martin Gibert, l’auteur de Voir son steak comme un animal mort. Et, de fait, qui peut encore chercher à prouver qu’il y aurait une légitimité à tuer, alors que notre survie ne le réclame pas ? Certains le font, vous me direz, et ils redoublent d’efforts ces temps-ci. L’historien des idée Renan Larue a montré qu’à chaque moment de l’histoire où un mouvement végétarien prend de l’ampleur, il est accompagné d’un contre-mouvement : des intellectuels se sentent soudain investis de la mission de défendre la viande, comme dernièrement Raphaël Enthoven, Francis Wolff ou encore Dominique Lestel, auteur d’une Apologie du carnivore. Ce sont pour moi des combats d’arrière-garde, le signe que la cause végétarienne progresse dans le bon sens.
C’est une phrase que m’a lancée un jour Martin Gibert, l’auteur de Voir son steak comme un animal mort. Et, de fait, qui peut encore chercher à prouver qu’il y aurait une légitimité à tuer, alors que notre survie ne le réclame pas ? Certains le font, vous me direz, et ils redoublent d’efforts ces temps-ci. L’historien des idée Renan Larue a montré qu’à chaque moment de l’histoire où un mouvement végétarien prend de l’ampleur, il est accompagné d’un contre-mouvement : des intellectuels se sentent soudain investis de la mission de défendre la viande, comme dernièrement Raphaël Enthoven, Francis Wolff ou encore Dominique Lestel, auteur d’une Apologie du carnivore. Ce sont pour moi des combats d’arrière-garde, le signe que la cause végétarienne progresse dans le bon sens.
Vous connaissez certainement Liam Hemsworth grâce à son rôle dans la saga Hunger Games. Mais est-ce que vous savez qu’il est sensible à la cause animale et adepte du végétalisme? Il a d’ailleurs été sacré «vegan le plus sexy de 2016» par l’association de défense des animaux PETA. Rien que ça!
Miley Cyrus et Woody Harrelson, ses principales sources d’inspiration
L’an dernier, c’était la chanteuse extravagante Miley Cyrus qui était élue «vegan la plus sexy de l’année». Et il se trouve justement que c’est la petite amie de Liam Hemsworth… Coïncidence? Nous ne pensons pas !
L’acteur a également évoqué le nom de son ami et collègue d’Hunger Games pour expliquer son changement de régime alimentaire : «J'ai beaucoup d'amis vegan. Woody Harrelson est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je suis devenu vegan, parce qu'il est vegan depuis 30 ans. Donc, entre les choses que j'ai lues et la façon dont je me sentais physiquement, j'ai senti qu'il était temps que je fasse quelque chose de différent et j'ai décidé d'adopter un mode de vie vegan».
Un changement de régime alimentaire récent
L’acteur s’est essayé au véganisme il y a un an. Les raisons? Des problèmes de santé et un amour inconditionnel pour les animaux.
Il s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet dans le magazin Men’s Fitness : "J'ai réuni de nombreuses informations sur le traitement des animaux, et après ça, je ne pouvais plus continuer à manger de la viande. (…) Plus j'étais au courant de ce qui se passait, plus c'était difficile pour moi."
De nombreuses stars déjà adeptes
Kate Mara, Miley Cyrus, Ellie Goulding, Jared Leto, Natalie Portman,… On compte de plus en plus de stars qui se revendiquent végétaliennes. Et comme tout ce que les stars font ou touchent devient tendance, cette pratique alimentaire a le vent en poupe, ce qui permet de sensibiliser de plus en plus le public.
Psssst : attention aux idées reçues !
Sachez que, contrairement à ce qu’on entend, le végétalisme n’entraîne ni carence ni frustration. Et si vous aviez peur concernant l’apport en protéines, admirez un petit peu le joli corps de Liam Hemsworth! Quand on vous dit qu’il n’y a que du bénéf. Alors, convaincue ?
9 juillet 2016 Juliette Grégoire
Je suis devenue végétarienne grâce aux vidéos L214 sur la maltraitance animale"
L'association L214 qui milite contre la maltraitance animale a diffusé ce jeudi une vidéo dont les images montrent des porcs élevés au milieu d'ossements et de bêtes malades ou agonisantes. C'est après avoir visionné de telles images que Louise, 23 ans, a stoppé sa consommation de viande.
Je ne mange plus de viande depuis des années. C'est à la fois un choix éthique et affectif. Des vidéos comme celle de L214 sur l'élevage porcin en Bretagne, j'en ai vues des dizaines. Leur violence et cette réalité macabre qu'elles illustraient m'ont rendu végétarienne. Le sang, le bruit, les conditions de vies des bêtes... ces images sont une torture quand on aime les animaux. Et c'est mon cas. J'ai toujours voulu devenir vétérinaire pour les soigner, les aider, les aimer. Aujourd'hui, j'ai presque terminé ma formation.
Cela vous surprendra sans doute mais jusqu'à mes 15 ans je mangeais de la viande. Mes parents sont de vrais "viandards". Ils adorent ça. Et sans partager leur obsession de la bidoche, j'en ai mangé sans rechigner, et souvent avec plaisir, pendant toute mon enfance. Je faisais, à tort, une distinction entre les animaux destinés à notre consommation et les animaux domestiques et sauvages. Comme si les premiers n'étaient pas eux-aussi supposés vivre en paix et en liberté, comme s'ils n'étaient pas eux aussi des êtres vivants, doués de sensibilité.
"J'en étais malade"
Et puis un jour, je suis tombée sur une vidéo sur internet qui montrait le broyage des poussins. Une claque. Ça m'a rendu malade, littéralement. J'ai poursuivi mes recherches et visionné de nombreux autres reportages et vidéos sur les abattoirs et les élevages industriels. Je me souviens notamment de la vidéo des abattoirs de Metz où des vaches étaient conscientes alors qu'on les massacraient. J'en ai fait des cauchemars pendant des semaines.
Depuis, j'ai arrêté la viande et je consomme en quantité très réduitela majorité des produits animaliers, comme les oeufs et le lait. Pareil pour le poisson. On ne parle pas assez de l'enfer des fermes piscicoles. Aujourd'hui je ne regarde plus ces vidéos, je ne le supporte pas.
"Les gens doivent faire un effort"
Je ne juge pas les personnes qui mangent de la viande, chacun est libre. Mais la moindre des choses et de considérer la question et d'y réfléchir. Au fil des années, dans mon entourage, beaucoup ont pris conscience que notre consommation de viande n'était pas adaptée à nos besoins ou à l'environnement et entretenait la maltraitance animale.
Mes parents en mangent moins désormais. Ils font très attention à son origine, à sa qualité et s'assurent autant que possible qu'elle provient d'un élevage qui respecte ses bêtes. Evidemment mon régime végétarien les a poussé en ce sens, mais ils ont aussi réalisé la cruauté des méthodes abattage et d'élevage.
Sans devenir tous végétariens ou vegan, je pense sincèrement que les gens peuvent et doivent faire un effort, non seulement pour des raisons éthiques mais aussi sanitaires. Mieux vaut ne pas manger de viande plutôt qu'un morceau de chair arraché à de pauvres bêtes à peine vivantes qui traînent dans leurs immondices, au milieu des carcasses de leurs congénères.
"Faire preuve d'humanité"
Aujourd'hui, on ne peut plus continuer à fermer les yeux -bonjour les élus- ou penser qu'un animal est à notre disposition et que sa souffrance n'est qu'un vulgaire dommage collatéral. On ne traite pas un être vivant de la sorte.
Notre mépris pour le règne animal, comme pour l'ensemble de notre planète d'ailleurs, traduit l'agressivité et l'égoïsme qui est la cause des crises humanitaires, écologiques, économiques, que nous traversons. L'Homme doit cesser de penser qu'il est le maître du monde et que ses actions n'ont pas de conséquences. Traitons les animaux avec respect, ce serait une belle preuve d'humanité.
Entre les vidéos d’abattoirs et une fille vegan, mon quotidien de mangeur de viande est devenu source de frustrations et de culpabilité. Chaque rondelle de saucisson me fait saliver de honte.
Poussin broyés et fiel au foyer
Hélas! Le malheur a frappé mon paisible foyer par l’irruption concomitante des vidéos d’abattoir et d’une conversion à la cause vegan d’une de mes filles, la chair de ma chair, devenue le tofu de mon tofu.
Un autre jour, s’est imposée la pornographie industrielle de la vache violée. On parle d’insémination artificielle mais ça reste une grosse seringue qu’on lui fout dans le cul sans beaucoup de préliminaires tendres.
Parfois, bœufs, cochons, moutons, ces amouuuurs de garde-manger à quatre pattes, sont les vedettes de petits films gore où des figurants humains, inhumains, s’amusent des souffrances qu’ils leur infligent. Et vas-y que je te le balance ah ah ah, et vas-y que je rate mon égorgement.
Bien sûr, en savourant une tranche d’andouille de noir de Bigorre, d’un sourire ironique, j’ai d’abord feint l’indifférence. Mais, pourtant, l’image de ces bestioles écartelées, brutalisées, pissant le sang en beuglant lamentablement, a commencé insidieusement son lent travail de sape.
J’étais perdu mais je l’ignorais encore.
Le coup de grâce et venu là où je n’osais le craindre, encore moins l’imaginer. Ma deuxième fille est devenue vegan. La première ayant été végétarienne trois mois pour maigrir, je n’ai guère prêté attention à cette fantaisie, les femmes sont connues pour leur capricieuse pusillanimité.
Cours de rhétorique vegan
Naïf que j’étais!
Non seulement, sa conversion s’est avérée durable mais elle s’accompagne d’une puissante rhétorique qui revient en leitmotiv et agrémente au quotidien nos repas à seule fin de nous faire culpabiliser.
- Bon, la viande, je comprends. Mais, le fromage! Le fromage!
- Non, papa. Pas de fromage.
- Mais c’est trop bon!
- Oui, mais cela participe de la souffrance animale.
- Enfin, un bon p’tit chèvre n’a jamais fait d’mal à personne!
- Mais, papa, réfléchis un peu…
- Uh?
- Crois-tu que les chèvres naissent pour te faire du fromage? Qu’elles produisent du lait tous les jours pour ton bon plaisir? Elle est régulièrement violée pour faire des petits (qu'on lui dérobe à la naissance) et produire du lait en permanence.
- Grmblf.
- Voilà.
- Mais… euh, les œufs? Les œufs! Les poules pondent des œufs quand même.
- Oui.
- Ah, tu ne le nies point!
- Mais, papa, pour que tu puisses consommer des ovules de poule que tu appelles des oeufs, on les élève en batterie le bec coupé pour éviter qu'elles se picorent entre elles.
- Ah? C’est euh, c'est sûr, ça?
Le miel aussi?
C’est le jour où elle a refusé du miel que j’ai compris que ma fille était désormais un ennemi résolu et implacable de ma bonne conscience.
- Le miel, papa. Stop.
- Mais, putain, le miel quoi, tu vas pas nous faire chier avec les abeilles!
- La production intensive de miel par certaines abeilles fait disparaître des abeilles sauvages, pourtant nécessaires à la pollinisation.
Eh bien bravo les vegan, je dis bravo. Elle ne regarde même pas le miel. En fait si. Ma fille passe l’essentiel de sa vie à regarder les étiquettes des produits qu’elle achète pour vérifier qu’il ne s’y trouverait pas une coquille d’œuf ou un zeste de beurre.
- Ah, parce que le beurre aussi?
- Oui, papa.
En plus, elle reste calme, ça me rend dingue.
C’est qu’elle s’est habituée, avec sa cervelle têtue, à débattre sans cesse de SA cause. Qui mange un œuf mange un bœuf. La maltraitance animale est globale et faire des entorses à ce principe revient à accepter la bouffe industrielle. Je comprends l'idée. Je résiste.
Tout le monde, poursuit-elle, tente de lui démontrer son erreur ou bien, plus perfidement, lui propose de minuscules écarts. Les «mais même ça tu l’manges pas?» la fatiguent et, parfois, l’exaspèrent. Elle connaît «tous les arguments», depuis les «oh mais tu sais, les carottes c’est vivant, elles souffrent aussi» jusqu’à «oui, mais si on choisit bien les petits producteurs c’est pas pareil...» en passant par «si c’est la souffrance qui t’importe, t’as qu’à manger des huîtres car c’est démontré scientifiquement qu’elles souffrent pas.» Auxquelles s’ajoutent les tentatives permanentes de soi-disant amis: «tu sais pas ce que tu perds» ou «Oh putain c’est trop bon, ça, tu veux vraiment pas essayer?» Être vegan, expose-t-elle placidement devant sa salade d’endives, dérange les autres. «Et c’est moi qui suis censée être sectaire et prosélyte!»
Un bon rire vaut un bon steack
Quelques semaines de lavage de cerveau ont suffi. Ses frère et sœurs rivalisent de sadisme pour partager des vidéos toutes plus épouvantables les unes que les autres. Comme nous sommes doués d’un esprit taquin et subtil, nous plaisantons allègrement en dévorant nos assiettes.
«Les enfaaants, papa vous a préparé un apéritif de souffrance animaaaale.»
Au supermarché, sa jeune sœur me tend des oeufs:
- Tiens, papa, voici une boîte de règles de poule bio.
- Grmblf.
Je me rassure en sélectionnant mes produits. Fini la charcuterie sous plastique, les produits industriels, pouah, du plein air, de l’élevage traditionnel, des glands. Si c’est cher, c’est que c’est bon, si c’est bon, sans doute les animaux n’ont-ils pas trop souffert («Mais c’est débile de dire ça, papa.»).
Chez mon charcutier traiteur bourguignon préféré, j’achète du jambon persillé («C’est vert, c’est des légumes ah ah ah») sans crainte et je le regarde découper la viande avec ce geste délicat d’une caresse amoureuse. Un homme qui coupe la viande avec tant de désir respecte les animaux, c’est certain. D’ailleurs, il est même capable de dire le nom de la vache, de l’éleveur et du village où elle a brouté de la bonne herbe bien fraîche. Je l’aime plus que tout, sa viande est tendre comme c’est pas possible, c’est mon dieu de la barbaque.
Mais le doute est là, saletés de vidéos. Je l’interroge, l’air de rien.
- Et, pour l’abattoir? C’est clean? Il y a tellement de vidéos…
- Ah ça… On ne peut jamais savoir, répond-il, fataliste.
Oh m… Même lui.
Ma vie (ande) manque de sel
Voilà. Aujourd’hui, la souffrance animale s’est invitée dans nos assiettes. Je suis touché par une culpabilité insidieuse. Je mange encore de la viande et du poisson, mais moins, de la charcuterie, euh toujours autant, mais, à chaque fois, quand j’achète, quand je mange, j’y pense.
Ça ne m’empêche pas de manger, mais c’est là.
Les vidéos gore et le discours vegan ont pris mon âme, pas encore mon corps. Mais je sais qu’ils gagneront.
Il y a longtemps, j’ai abandonné le lait de vache pour les laits végétaux, mais c’était uniquement pour le goût (le lait de vache, c'est dégueu). Je sais qu’il en sera de même avec le fromage, la viande, le poisson… Bref, les produits d’exploitation animale. Mais cette fois, par honte. Par écoeurement. Je suis capable de manger six ou huit œufs au plat; manger huit règles de poule, ça me fait moins rêver les papilles, dois-je avouer.
Quand un plat s’accompagne d'un haut-le-coeur, il a moins de saveur. J’en rigole, mais j’en parle. On en parle. Surtout, quand on mange, l’enthousiasme a diminué. L’andouille me procure moins d’orgasmes culinaires. Dans un poulet grillé, je vois la peau. Sa peau. Dans un supermarché, je me demande pourquoi il y a encore du jambon sous vide et des rillettes en boîte.
Je résiste encore.
Foutez-vous de moi et de ma culpabilité. Ça vous arrivera un jour. Nos vies s'urbanisent: rares sont ceux qui grandissent en voyant leurs parents égorger des poulets et, sur internet, les chatons sont tellement mignons. L'exploit de la bouffe industrielle (nourrir tout le monde) peut-il tenir face aux lasagnes bidouillées et à la révélation de la maltraitance? On voudrait manger de la viande sans qu'elle saigne. Avec les activisites et les caméras cachées, la torture est entrée discrètement dans nos assiettes et maintenant elle refuse d'en sortir. On deviendra tous vegan, par culpabilité et dégoût.
- Genre. J'te crois pas, papa.
Jean-Marc Proust - Journaliste
Ce samedi 10 décembre 2016, Nagui a vivement réagi sur le plateau de Tout le monde veut prendre sa place en découvrant qu'une de ses candidates avait travaillé pendant huit ans dans un abattoir de volailles.
"Ces pauvres bêtes !", s'est exclamé Nagui, interrompant la jeune femme. L'animateur a confié avoir fait un blocage sur la viande après avoir découvert sur Internet des images montrant "dans quelles conditions ces animaux sont tués". Le présentateur de Tout le monde veut prendre sa place s'est montré virulent, mais n'a pas cité ses sources.
Il a ainsi fustigé "des connards qui jouaient au foot avec ces petits veaux" et assuré que "le veau qu'on mange, il a trente jours !". Nagui, qui a récemment été élu, ainsi que Mélanie Laurent (co-réalisatrice du film documentaire Demain), "personnalités végétariennes françaises les plus sexy" par l'association de défense des animaux PETA, a assuré respecter les choix alimentaires de chacun. "Je ne fais pas de prosélytisme,chacun fait ce qu'il veut, mais personnellement, j'ai bloqué là-dessus", a-t-il conclu.
copyright: Reporters
Vous connaissez certainement Liam Hemsworth grâce à son rôle dans la saga Hunger Games. Mais est-ce que vous savez qu’il est sensible à la cause animale et adepte du végétalisme? Il a d’ailleurs été sacré «vegan le plus sexy de 2016» par l’association de défense des animaux PETA. Rien que ça!
Miley Cyrus et Woody Harrelson, ses principales sources d’inspiration
L’an dernier, c’était la chanteuse extravagante Miley Cyrus qui était élue «vegan la plus sexy de l’année». Et il se trouve justement que c’est la petite amie de Liam Hemsworth… Coïncidence? Nous ne pensons pas !
L’acteur a également évoqué le nom de son ami et collègue d’Hunger Games pour expliquer son changement de régime alimentaire : «J'ai beaucoup d'amis vegan. Woody Harrelson est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je suis devenu vegan, parce qu'il est vegan depuis 30 ans. Donc, entre les choses que j'ai lues et la façon dont je me sentais physiquement, j'ai senti qu'il était temps que je fasse quelque chose de différent et j'ai décidé d'adopter un mode de vie vegan».
Un changement de régime alimentaire récent
L’acteur s’est essayé au véganisme il y a un an. Les raisons? Des problèmes de santé et un amour inconditionnel pour les animaux.
Il s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet dans le magazin Men’s Fitness : "J'ai réuni de nombreuses informations sur le traitement des animaux, et après ça, je ne pouvais plus continuer à manger de la viande. (…) Plus j'étais au courant de ce qui se passait, plus c'était difficile pour moi."
De nombreuses stars déjà adeptes
Kate Mara, Miley Cyrus, Ellie Goulding, Jared Leto, Natalie Portman,… On compte de plus en plus de stars qui se revendiquent végétaliennes. Et comme tout ce que les stars font ou touchent devient tendance, cette pratique alimentaire a le vent en poupe, ce qui permet de sensibiliser de plus en plus le public.
Psssst : attention aux idées reçues !
Sachez que, contrairement à ce qu’on entend, le végétalisme n’entraîne ni carence ni frustration. Et si vous aviez peur concernant l’apport en protéines, admirez un petit peu le joli corps de Liam Hemsworth! Quand on vous dit qu’il n’y a que du bénéf. Alors, convaincue ?
9 juillet 2016 Juliette Grégoire